Christian Schmid, directeur de la Mission locale du Bassin Houiller, témoigne de l’utilisation du serious game Bouge ta ville ! au sein de sa structure et de l’apport du dispositif pour les jeunes accompagnés.
Découvrir la vidéo : https://youtu.be/2HoYWwJwsOg
Pouvez-vous vous présenter vous et la mission locale ?
Je m’appelle Christian Schmid, je suis le directeur de la Mission locale du Bassin Houiller dont le siège est à Freyming-Merlebach, c’est en Moselle tout près de la frontière allemande.
A quel besoin répond le serious game Bouge ta ville ! ?
Nous avons un territoire très urbain avec 2070 jeunes que nous suivons. Et il faut savoir que 35% seulement de nos jeunes ont le permis et la voiture. Tous les autres dépendent des transports en commun. Ils ont besoin d’apprendre à les utiliser, pour le bus, le train, le covoiturage.
Et le train d’ailleurs est bien pratique puisque nous sommes sur une très belle ligne qui peut nous emmener sur Metz, le Luxembourg etc. Il y a donc de belles opportunités, pour peu qu’on sache utiliser ces transports communs, d’où l’intérêt pour nous d’avoir Mobi.deep, ça nous aide bien !
Comment est utilisé Bouge ta ville ! au sein de la mission locale ?
A la Mission locale du Bassin Houiller, 7 antennes et 2 chargées d’accueil, Aydan et Hayet se déplacent sur les différents lieux et reçoivent les jeunes en individuel pour travailler avec eux les différentes séquences d’apprentissage. Auparavant, sans utiliser les casques de réalité virtuelle Mobi.deep et Bouge ta ville !, nous étions obligés d’expliquer la mobilité aux jeunes simplement par des mots. Il fallait expliquer ce que c’était un guichet, des horaires de bus etc. Là, le jeune est complètement immergé, il est dans la gare, il est dans le train, il est dans le bus, il est à l’arrêt, il est avec son smartphone pour la géolocalisation, ça devient même beaucoup plus simple, le jeune est vraiment totalement immergé, il est en situation, il est sur le terrain, il apprend avec nous, et il ne risque pas de se perdre, puisqu’il est tout simplement avec un casque de réalité virtuelle. Tout va bien, c’est vraiment l’outil qu’il nous fallait.
Quels sont les réactions et les retours des jeunes ?
On peut s’étonner que des jeunes avaient peur de prendre le bus puisqu’ils ont toujours pris le bus pour aller à l’école et la carte scolaire était donnée en début d’année, ils n’avaient pas réfléchir sur prendre un ticket, trouver sa ligne ou un horaire. Mais il y avait quand même des appréhensions, et grâce à Mobi.deep, ils savent désormais bien choisir leur itinéraire, savoir comment on récupère la carte, comment on l’achète, pareil pour le train.
Il faut quand même savoir que sur les 2070 jeunes que l’on a suivi, personne n’allait concrètement à Metz et quand je dis personne, je n’exagère malheureusement rien. Il y avait une vraie appréhension de prendre le train puisqu’on ne connaît pas le mobilier urbain, on ne sait pas ce que c’est la gare. Beaucoup n’y avait jamais mis les pieds. Avec Mobi.deep, les retours que j’ai jusqu’à présent, c’est : « on n’a plus peur de prendre le train, on n’a plus peur de se lancer, et on est capable d’explorer de nouveaux horizons et d’aller chercher du travail sur des territoires un peu plus dynamiques. »
Comment l’outil s’est intégré au quotidien dans vos pratiques ?
Il s’est intégré très facilement puisque c’était le problème numéro 1 de nos jeunes, avec la formation, c’est-à-dire que nous avons deux problèmes principaux : le niveau de formation et la mobilité. Donc il s’intègre au quotidien. Nos chargées d’accueil reçoivent des jeunes chaque jour pour leur apprendre à utiliser les transports en commun. Et je ne peux que encourager les partenaires des Missions locales ou d’autres associations, à s’abonner à Mobi.deep, à prendre un casque de réalité virtuelle, ça aide vraiment beaucoup les jeunes à aller plus loin.
