Témoignage : la plateforme mobilité de We Ker

Alexandre Métivier et Anatole Béguin de la Plateforme mobilité We Ker nous partagent leur expérience avec le serious game Bouge ta ville ! : apport de l’outil pour la formation à la mobilité quotidienne, réaction face à la réalité virtuelle, intégration du dispositif dans l’accompagnement et le suivi des bénéficiaires… Voici la retranscription de leur témoignage.

Découvrir la vidéo : https://youtu.be/eb6o5ep5cRg

We Ker, en quelques mots ?

Je suis Alexandre Métivier, j’anime le dispositif Plateforme mobilité à We Ker.

Je m’appelle Anatole Béguin, je suis conseiller mobilité sur la Plateforme mobilité de We Ker, réseau des missions locales.

Où interviennent les conseillers mobilité sur le territoire couvert par We Ker ?

Alexandre Métivier : We Ker, c’est l’émanation de la fusion entre la mission locale et la maison de l’emploi à l’échelle du bassin d’emploi de Rennes. La plateforme propose un ensemble d’offres de services qui s’est étoffé récemment. Depuis 2022, nous avons maintenant une équipe de conseillers mobilité qui vont pouvoir proposer de l’accompagnement individuel pour les demandeurs d’emploi qui ont besoin d’un accompagnement spécifique, et également, proposer des ateliers collectifs d’apprentissage et d’aide à la mobilité.

Ces trois conseillers mobilités maillent le bassin d’emploi sur trois espaces définis :

  • Un espace très urbain, la ville de Rennes avec les quartiers politique de la ville.
  • Un second espace un peu plus périurbain, les territoires métropolitains hors ville de Rennes, où on a des problématiques différentes des demandeurs d’emploi sur ce territoire.
  • Et, une troisième échelle qui sont les territoires ruraux donc hors Rennes Métropole : plutôt sur le Pays des Vallons de Vilaine et du nord du Pays de Rennes.

Comment est utilisé Bouge ta ville ! chez We Ker ?

A. M. : Depuis l’année dernière, conjointement avec l’arrivée de cette équipe des conseillers mobilité, on a pu bénéficier de l’expérimentation de l’outil de Mobi.deep, Bouge ta ville !, en réalité virtuelle, qui a permis de sensibiliser et former ces publics au sein des ateliers collectifs sur les questions d’intermodalité et de mobilité autonome. Et puis, parallèlement, c’est un outil qui peut être utilisé en accompagnement individuel par les conseillers lors de diagnostics ou d’évaluations.

Anatole Béguin : Concernant l’utilisation de Bouge ta ville !, ça va être en accompagnement individuel. Je leur explique d’où vient l’application, comment elle est née en tout cas. Et, je leur explique ce qu’est un casque de réalité virtuelle parce que beaucoup de personnes n’ont jamais utilisé ce type d’outil. A travers toutes les compétences qu’on peut développer dans Bouge ta ville !, je me concentre sur un des modes qui est proposé dans le jeu. Essayer d’appréhender ou de s’initier à comment on prend le TER, comment on réserve un billet de train, comment on se repère sur le quai, comment on valide son son titre de transport… Je m’aide aussi de la mise en miroir. Ça me permet de suivre leur parcours et de les rassurer à côté. L’outil en lui-même, qui est en réalité virtuelle, qui permet de mettre en immersion les publics dans des environnements qu’ils ne connaissent pas. C’est vraiment un outil pour appréhender d’une manière assez ludique la mobilité.

Quel est l’apport de Bouge ta ville ! ?

A.B. : Parfois, on a des publics qui n’osent pas forcément se déplacer dans ces lieux-là, parce qu’il y a le bruit, parce qu’il y a du stress qui peut être généré. Là est tout l’intérêt d’utiliser un casque de réalité virtuelle, car on propose de rester sur place avec la personne.

A.M. : Par rapport ce que je pouvais proposer en atelier collectif avant, à l’aide de plans, de réseau de transport, qui peut faire écho à l’aspect scolaire pour des personnes qui peuvent avoir une mauvaise expérience ou être des décrocheurs scolaires, c’est proposer de la formation, proposer de l’apprentissage par le biais ludique et de la mise en situation. Et ça, tout de suite, c’est très intéressant pour capter les publics parce qu’on apprend sans s’en rendre compte !

Comment réagissent les bénéficiaires ?

A.B. : 70% de jeunes que j’accompagne, on n’entend jeunes par 16-25 ans, ils sont tout de suite assez volontaires et assez à l’aise avec l’utilisation du casque, et parfois aussi surpris de la qualité en fait du programme qui est présenté dans Bouge ta ville !. A chaque fois, leur retour c’est : « Je connais pas cet endroit mais j’ai envie d’y aller ! ». Ça leur donne envie d’explorer d’autres horizons.

Pour les personnes qui ont plus de 25 ans, il n’y a pas forcément d’appréhension à l’utilisation du casque. Ils trouvent vraiment qu’il y a un intérêt d’appréhender la mobilité sur un autre format.

Comment Bouge ta ville ! s’est intégré au quotidien dans vos pratiques ?

A.M. : L’outil nous a permis de valoriser ce qu’on faisait déjà, de mieux le préparer en amont, de sécuriser les parcours vers l’autonomie en matière de mobilité. Et, effectivement, ça permet de manière ludique de préparer ce que l’on va faire sur le terrain, avec un objectif de la plateforme qui est toujours le même, qui est l’autonomie en termes de mobilité.

Une autre utilisation de l’outil ?

A.M. : Quand on parle de mobilité inclusive, c’est parfois compliqué à expliquer, compliqué à définir. Et, très rapidement, le fait de mettre le casque et d’être projeté dans cet environnement virtuel, ça permet tout de suite de comprendre les différents freins à la mobilité et de pouvoir mesurer la difficulté, le parcours du combattant qu’est la mobilité autonome. Et c’est pour ça qu’on l’a utilisé auprès de partenaires, auprès d’élus, pour les mettre en situation et les confronter à leurs propres difficultés pour arriver à exprimer ce qu’est la mobilité inclusive et le besoin de formation des publics à l’autonomie en matière de mobilité !

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