Le cadran de l’apprentissage de la mobilité

Qu’apprenons-nous quand on apprend la mobilité ? Et comment l’apprenons-nous ?

La famille est la première sphère d’apprentissage de la mobilité. L’enfant y découvre un certain rapport à la voiture, à la marche, au vélo. Dans certaines familles, il apprend des pratiques de mobilité libres, rapides et lointaines. Dans d’autres familles, il découvre et considère comme normales des mobilités plus contraintes, plus lentes et plus rapprochées. 

A 3 ans, un enfant a déjà incorporé un grand nombre de sensations, de perceptions et de paysages mobiles. 

L’apprentissage se poursuit au fil des années et des socialisations amicales, scolaires, sportives, amoureuses… A l’entrée dans l’âge adulte, l’individu dispose de l’essentiel de son background mobilitaire.

On ne nait pas mobile, on le devient – en apprenant 

Nous identifions les trois composantes de l’apprentissage de la mobilité. 

Les 250 aptitudes de mobilité. Ces aptitudes sont situationnelles : on ne peut pas les apprendre dans un livre ou à travers une discussion ; on les acquiert en situation, à travers l’expérience personnelle. 

Ces aptitudes se distribuent en 6 registres de problèmes et de solutions pour lesquels l’individu est plus ou moins outillé par la quantité et l’intégration de ses aptitudes. 

L’intégration des aptitudes dépend des 4 modalités d’appropriation de la mobilité :

  • La modélisation : capacité à comprendre les fonctionnements génériques des modes et des machines du transport ; compréhension de l’organisation générique de certains espaces (gares, stations de métro, aéroports…)
  • Les bricolages : il n’y a pas de one best way dans la mobilité, pas de manuel de bonnes pratiques. Chaque appropriation est une invention.
  • L’hybridation : le monde de la mobilité est organisé par les machines et les dispositifs techniques : bus, métro, distributeur de titres, valideur, ordinateur, smartphone, etc. Une familiarité à ce monde technique est essentielle à la socialisation mobile.
  • L’expérience personnelle. Le monde de la mobilité est le même pour tous et toutes. Mais il n’est approprié par chacun qu’à travers des expériences personnelles.

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